Monday, September 03, 2001

Un " happy end " pour Antigone

Le chef français Christophe Rousset nous offre le premier enregistrement mondial d'"Antigone ", de Traetta, une oeuvre rare et raffinée.
LES CHOIX DE WEEKEND - CLASSIQUE
Né en 1727 dans la province de Bari, Tommaso Traetta a développé son talent lyrique au sein de l'école d'opéra napolitaine. S'établissant ensuite plus au nord de l'Italie, il finira par s'expatrier pour devenir maître de musique à la cour de Catherine II, à Saint-Pétersbourg. C'est dans cette ville qu'a été créé, en 1772, son opéra " Antigone ". Le livret, dÛ à Marco Coltellini, s'inspire de la tragédie de Sophocle, dont il respecte au plus près la structure et l'idéologie, sauf à la fin, où survient de manière inattendue un dénouement heureux, suivi d'un divertissement burlesque dans la tradition des fêtes théâtrales à la française. Ecrite dans le style assez stéréotypé de l'opera seria, l'oeuvre obéit évidemment aux conventions du genre. Mais l'inspiration mélodique du compositeur soutient un intérêt dramatique certain, dépeignant avec subtilité les profils psychologiques des personnages. Grand spécialiste de ce type de répertoire, le chef français Christophe Rousset nous en offre une interprétation très raffinée, à la tête de son ensemble " Les talens lyriques " et d'une distribution soliste des plus convaincantes: Maria Bayo, Laura Polverelli, Anna Maria Panzarella.

M.D., Le Vif - L'express Weekend